Des livres pour fantasmer

Date  15.08.2004
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«En lisant l’expression du désir et du plaisir d’une autre femme, les lectrices se donnent l’opportunité d’explorer au fond d’elles-mêmes.» Orchydia C., créatrice des ateliers d'expression érotique.

En dirigeant depuis plus de trois ans des séances d’écriture érotique dans l’arrière-salle d’une librairie libertine à Genève, cette prêtresse de la sensualité s’est fait une réputation en Suisse romande.

«Ecrire m’a donné envie de lire. C’était une curiosité utilitaire, je dois dire que l’érotisme des autres ne m’érotise pas autant que le mien. J’avais besoin d’approfondir ma féminité, alors mon choix s’est porté sur des auteurs de mon sexe. Dans la littérature masculine, le visuel prime sur les autres sens, elle met en scène l’homme qui regarde et les stéréotypes liés au genre. Moi, je me distancie de ça. Dès qu’émerge un jeu de domination de l’homme sur la femme, ça ne m’intéresse plus. Je recherche la liberté à travers le plaisir et la sensualité. Justement, la vague d’écrivaines érotiques apporte un souffle de liberté, dans la mesure où leurs récits véhiculent un potentiel d’identification important pour les lectrices.

Nous, les femmes, sommes sans cesse en train de nous autocensurer dans des situations d’attirance. Une femme qui assume et affiche son potentiel sexuel fait peur. Lorsqu’elle se plonge dans son désir, qu’elle se dévoile et s’affirme, elle en devient pourtant le sujet et la maîtresse. Ce qui est nouveau, c’est que les femmes sont toujours plus nombreuses à savourer leur plaisir et à se l’octroyer. En lisant l’expression du désir et du plaisir d’une autre, les lectrices se donnent l’opportunité d’explorer au fond d’elles-mêmes. Certains livres se prêtent à l’évasion, d’autres érotisent directement le sexe, d’autres encore s’adressent à l’émotionnel. Tout dépend du niveau auquel on a envie de rêver... Pendant longtemps, j’ai moi-même vécu dans le mental, en me coupant de mon corps et de mes émotions. A un moment donné, j’ai voulu ressentir qui j’étais, ce que je voulais. Ça a été une prise de conscience très importante. Une lectrice s’oriente vers la littérature érotique parce qu’elle est ouverte à ça, c’est une démarche volontaire. Quand on est prête, le livre qu’on a entre les mains nous parle.» 

Sandra Andrade, Femina, 15 août 2004

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